En mai 2022, après quelques semaines éprouvantes et une semaine particulièrement difficile au travail, je pars passer le week-end en famille en Normandie dans l’espoir de m’y ressourcer. Le dimanche au réveil, peu après avoir posé le pied au sol, je ressens des douleurs intenses dans la poitrine, une sensation complètement inédite. Les secours arrivent vite et évoquent une possible crise d’angoisse. Ils hésitent longuement avant de décider de me transporter à l’hôpital. Ils me disent finalement qu’une prise de sang me permettrait sans doute de vite ressortir. Une fois prise en charge aux urgences, une deuxième attaque arrive, plus sévère. Elle précipite l’accès à la coronarographie et à une pose de stent.
Hormis un stress important, je ne présentais pourtant aucun facteur de risque. Si je pouvais revenir en arrière, j'accorderais sans doute plus d'attention à certains signaux d'alerte que j'avais à l’époque négligés. En effet, je ressentais, depuis quelques semaines, une fatigue intense et un essoufflement plus important lors d’un effort. Mais, je n'avais pas pris le temps de m'y intéresser, ni même de consulter un médecin.
Cet accident m’a fait prendre conscience de ma propre vulnérabilité. La peur de mourir s’est alors s’incrustée dans mon quotidien, à tel point que cela m'empêchait de solliciter mon cœur par crainte de trop lui en demander. Les consultations auprès du corps médical et notamment celles auprès du Pr Mounier-Véhier m’ont permis de mieux comprendre et d’appréhender ma « vie d’après ». La réadaptation cardiaque a constitué une étape cruciale dans mon processus de guérison. Elle m'a aussi permis de retrouver confiance en mes capacités physiques et d'identifier mes nouvelles limites.
J'ai aussi pris conscience que tous les efforts que je déployais auparavant pour réussir à caser deux heures de sport chaque week-end m’avaient surtout servi à avoir bonne conscience. Aujourd'hui, je profite de chaque occasion pour bouger. Pour des distances équivalentes à deux ou trois stations de métro, je privilégie systématiquement la marche. Et dans la mesure du possible, j'opte pour le vélo plutôt que la voiture pour les trajets de 5 à 8 kilomètres. En intégrant ces gestes simples à mon quotidien, j'ai réalisé que ça ne me prenait pas beaucoup plus de temps. Peut-être même que cela m’en fait gagner parfois, et cela me permet surtout de pratiquer une activité physique quotidienne sans avoir de contrainte horaire.
Mon expérience m'a convaincue que la prévention est le pilier fondamental d'une bonne santé. C’est pourquoi je me reconnais pleinement dans le combat d’Agir Pour le Cœur des Femmes. Soigner c’est important, mais prévenir l'est tout autant, surtout face à des pathologies dont les signaux d'alerte peuvent être subtils et souvent sous-estimés chez les femmes.
Le mode de vie est notre premier allié, il est notre premier médicament. Dans mon cas, le stress au travail a été le déclencheur. J’aurais dû plus « m’écouter » dans ma vie d’avant et prendre les décisions nécessaires.
Finalement j’ai eu de la chance, la chance de rencontrer les bonnes personnes, la chance de pouvoir aujourd’hui témoigner. Et si mon témoignage a une influence sur la vie d’une seule d’entre vous, alors mon accident prendra du sens, et avec un tel impact positif que je pourrais presque arriver à dire qu’en définitive il est devenu une chance.
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« Le contexte familial m’a amené à avoir un suivi cardiologique à titre préventif. En effet, à l’âge de 46 ans mon père a fait un AVC, suivi d’une démence artériopathique, il est décédé depuis. Ma mère aurait dû avoir un triple pontage et souffrait de la maladie d’Alzheimer. [...]