La greffe cardiaque ou transplantation cardiaque est le traitement ultime de l’insuffisance cardiaque terminale. Les principales causes d’insuffisance cardiaque sont représentées par la cardiopathie ischémique (infarctus du myocarde) et la cardiomyopathie primitive, maladie du muscle cardiaque (myocarde) qui peut être génétique. Environ 30% des patients greffés sont des femmes. Parmi ces femmes greffées, on retrouve une cause rare mais spécifique : la cardiopathie du péripartum (période autour de l’accouchement); ainsi qu’une proportion croissante de cardiopathies ischémiques (due à une atteinte des artères du cœur, les coronaires), liée au tabagisme accru des femmes, au stress et à la sédentarité.
Un.e patient.e inscrit.e sur liste d’attente nationale se voit allouer un greffon (un cœur) par l’Agence de Biomédecine en fonction de la gravité de sa situation cardiaque, estimée en partie par un score (le Score Coeur), en fonction de son groupe sanguin, de l’appariement morphologique avec le donneur. Chez certains patients, qui sont souvent des femmes immunisées suites à des grossesses, une compatibilité HLA entre leurs anticorps et le donneur est également nécessaire. Pour ces patients.es immunisés.es, la durée d’attente est souvent prolongée et l’accès à la greffe limité. En raison de la pénurie de greffons, estimé à 2 (1 greffon pour 2 receveurs en attente), la mise en place de coeurs artificiels est souvent proposée en alternative et en solution d’attente. Le principal facteur limitant l’utilisation de certains de ces coeurs artificiels (les coeurs biventriculaires ou coeurs totaux) est la taille du thorax. Cela concerne les patients de petit gabarit en particulier les femmes.
La lourdeur et les risques de la greffe cardiaque sont liés au fait que les patients ont une chirurgie cardiaque dans un état physiologique fragilisé par l’insuffisance cardiaque avancée avec par conséquent des organes moins bien perfusés. S’ajoute à cette chirurgie, la prescription d’un traitement lourd de médicaments suppresseurs de l’immunité pour prévenir le rejet du greffon. La restauration d’une fonction cardiaque normale et d’une bonne perfusion des organes améliore progressivement l’état physiologique et permet au patient de récupérer progressivement et de reprendre des capacités à l’effort.
L’immunosuppression est lentement diminuée, en surveillant l’absence de rejet, à l’aide de biopsies cardiaques, jusqu’à un niveau d’immunosuppression de base. Le traitement immunosuppresseur est poursuivi à vie. Le suivi d’un patient greffé est réalisé à vie, initialement par des gestes invasifs de type biopsies cardiaques la première année qui suit la greffe puis par échocardiographies. Les artères coronaires sont également surveillées régulièrement, tous les 2 à 3 ans. Les traitements immunosuppresseurs sont surveillés par dosages sanguins réguliers, généralement mensuels.
Les immunosuppresseurs sont parfois pourvoyeurs d’effets indésirables et/ou toxiques qui peuvent nécessiter des traitements et/ou des suivis spécifiques. Les plus fréquents sont l’hypertension artérielle nécessitant la prise de traitements complémentaires; et la toxicité rénale qui se cumule avec le temps avec un suivi néphrologique pouvant s’avérer nécessaire quand la fonction rénale s’altère. Certains patients greffés cardiaques de longue date sont parfois greffés secondairement d’un rein suite à une insuffisance rénale par toxicité des anti-rejets. Un suivi dermatologique est nécessaire car les anti-rejets peuvent générer des lésions cutanées, exacerbées par l’exposition solaire. Un suivi gynécologique avec mammographie régulière est indispensable pour dépister d’éventuelles complications carcinologiques, pouvant s’accentuer sous immunosuppresseurs. L’ostéoporose est également à suivre sérieusement sous corticoïdes, traitement faisant partie de l’immunosuppression de base. Chez la femme en âge de procréer, la contraception est impérative avec une contre-indication des oestrogènes de synthèse. Les immunosuppresseurs habituels sont tératogènes (à risques de malformations foetales). La grossesse n’est pas forcément contre-indiquée mais doit être un projet discuté préalablement et concerté avec une consultation et une nouvelle ré évaluation pré conceptionnelles.
La dimension psychologique d’une greffe, son impact sur la vie familiale, intime et professionnelle doit aussi être prise en considération. Un suivi psychologique est proposé. La reprise professionnelle est possible selon les métiers, après une période de 6 mois à un an. L’activité sportive régulière est vivement encouragée.
La transplantation cardiaque permet, certes, au prix d’un suivi médical régulier et d’un traitement médicamenteux parfois pourvoyeur d’effets secondaires, de reprendre une vie normale, une vie professionnelle, une activité sportive et de mettre en route de nouveaux projets de vie qui bien souvent ont été mis en suspens en raison de la maladie cardiaque.
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