Rapport d'activité 2024

Au moment où débute la tournée 2025 du Bus du Cœur des Femmes, quels ont été les principaux enseignements de ses trois ans d’existence ?
Thierry Drilhon : tout d’abord, des chiffres impressionnants. Près de 15 000 femmes ont pu bénéficier d’un dépistage cardio-vasculaire et gynécologique de deux heures. Plus de 2 500 professionnels de santé se sont impliqués bénévolement dans 53 étapes à travers la France. Avec le soutien des collectivités locales et du tissu associatif, nous avons démontré l’efficacité de la prévention en actions.
Claire Mounier-Véhier : le Bus du Cœur des Femmes est devenu bien plus qu’une simple opération de dépistage, c’est un accélérateur pour la mise en place d’une prévention à grande échelle. L’investissement de l’Assurance Maladie à nos côtés et le travail mené main dans la main depuis de nombreuses années ont abouti à une évolution : depuis janvier 2025, chaque femme entrant dans la ménopause reçoit un mailing dédié pour une consultation sur le risque cardio-vasculaire, dans le cadre du Bilan Prévention 45-50 ans.
A qui s’adresse le Bus du Cœur des Femmes ?
CMV : il va à la rencontre de toutes les femmes et en priorité celles qui sont les plus à risque, celles qui n’ont pas le temps de prendre soin d’elles, qui se trouvent dans une situation de vulnérabilité (financière, médicale, sociale...). À l’issue du parcours en 10 étapes, les femmes qui le nécessitent sont prises en charge et réinsérées dans un parcours de soins cardio-gynécologique.
TD : en impliquant l’ensemble de l’écosystème local de la santé, le Bus apporte un dépistage efficace au plus près des lieux de vie des femmes.
Il contribue à former les professionnels de santé aux spécificités féminines des risques cardio-gynécologiques et à sensibiliser le grand public. Peu à peu, nous faisons bouger les lignes de la prévention, pour éviter de rentrer dans la maladie cardio-vasculaire et sauver toujours plus de vies.
Quels sont les principaux ingrédients de la réussite de ce type d’action ?
TD : le Bus du Cœur des Femmes allie l’implication forte des villes, l’expertise des professionnels de santé locaux, l’écosystème associatif et la solidarité de nos partenaires financeurs. Nous sommes également en train de démontrer que le monde de l’entreprise a désormais un rôle à jouer dans la prévention santé.
CMV : seule une action collective mobilisant les acteurs locaux peut avoir une réelle efficacité à terme. L’enracinement local est essentiel. Il ne suffit pas de rester trois jours par an dans une ville… Nous contribuons à mettre en place un maillage de talents au service de la santé des femmes, multidisciplinaire et transgénérationnel, pour sauver des vies au quotidien. Il continue à exister quand le Bus est parti.
Le Bus contribue-t-il à une nouvelle vision de la prévention ?
CMV : si guérir est un impératif, prévenir est l’enjeu stratégique des années à venir.
La prévention des maladies cardio-vasculaires des femmes doit être au cœur des préoccupations en termes de santé publique. On ne le répètera jamais assez : une femme meurt d’une maladie cardio-vasculaire toutes les 7 minutes en France. Et pourtant, on peut éviter à 8 femmes sur 10 d’entrer dans la maladie grâce à une bonne hygiène de vie, un dépistage des facteurs de risque aux âges clés de la vie hormonale et un suivi médical régulier. Cela passe par une prévention de terrain, active et pédagogique, bienveillante et non culpabilisante.
TD : chaque acteur de la société a son rôle à jouer : le grand public en prenant le temps de s’informer sur les facteurs de risque, les professionnels de santé en se formant aux spécificités de la cardio-gynécologie, les collectivités en déployant des dispositifs qui bénéficient au plus grand nombre, les pouvoirs publics en sortant du modèle « tout curatif », et les entreprises en faisant de la santé et du bien-être de leurs collaboratrices l’un des moteurs de leur croissance. Cette synergie multicanale et intergénérationnelle, organisée autour d’une médecine focalisée sur la bienveillance et la performance, constitue l’ADN d’Agir pour le Cœur des Femmes. La prévention n’est pas un coût, mais un investissement.

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