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Hypertension artérielle

L’hypertension artérielle, un tueur silencieux

13 % des décès annuels dans le monde sont liés à l’hypertension artérielle,
qui se classe à la première place des facteurs de risque en termes de mortalité attribuable.
Elle est aussi le premier motif de consultation en médecine générale en France.

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L’hypertension artérielle, c’est une pression du sang en permanence trop forte dans les artères. Elle fatigue le cœur et abime gravement les parois des artères, ce qui provoque des accidents cardio-vasculaires. L’hypertension multiplie fortement les risques d’accident vasculaire cérébral, d’infarctus du myocarde et d’artériopathie des membres inférieurs mais aussi de démence vasculaire et d’insuffisance rénale chronique... L’hypertension, et notamment l’hypertension nocturne, est plus à risque de complications cardiaques et cérébrales chez la femme que chez l’homme.

15 millions de personnes sont hypertendues en France, soit 30 % des adultes et 50% des plus de 65 ans. On considère que l’on est hypertendu lorsque la pression artérielle dépasse 140/90 mm Hg au cabinet et 135/85 mm Hg en automesure.

La progression constante de l’hypertension artérielle est une conséquence d’un mode de vie qui évolue vers une alimentation trop riche en graisses et en sel, avec une diminution de l’activité physique. Une fois dépistée, elle se soigne très bien, avec des traitements sans complications particulières. A la seule condition de savoir que l’on est hypertendu, car il n’y a pas ou peu de symptômes la plupart du temps.

Les symptômes d’alerte ne sont pas spécifiques de l’hypertension. Il pourra s’agir de maux de tête, notamment le matin au réveil ou en fin de journée, de palpitations, d’essoufflement à l’effort, des bourdonnements d’oreilles, des troubles visuels, des troubles de la concentration, une grande fatigue.
Leur présence chez une femme en surpoids ou fumeuse ou ayant une contraception avec estrogène de synthèse, ou enceinte ou ménopausée doivent conduire au dépistage sans tarder. Ces symptômes sont d’ailleurs parfois attribués chez la femme aux symptômes climatériques de la ménopause.

Plus de 4 millions de Français sont hypertendus, mais ne le savent pas. Pour éviter cela, il est important de mesurer sa pression artérielle au moins une fois par an chez soi ou chez son médecin. Une autre possibilité est de faire une mesure ambulatoire sur 24 heures en se faisant poser un holter tensionnel. Il permet de mesurer la tension artérielle pendant le sommeil et les activités physiques.

Il est facile de mesurer soi-même sa pression artérielle à la maison à l’aide d’un auto-tensiomètre. Choisissez un appareil plutôt au bras qu’au poignet, moins précis selon les recommandations de la Société Française d’Hypertension Artérielle. Vérifiez bien que l’appareil est validé avec le marquage CE.

Pour faire votre mesure de tension artérielle, asseyez-vous au calme, le matin, avant le petit-déjeuner. Vous prenez trois mesures à la suite, espacées d’une minute d’intervalle. Le soir, vous faites la même chose après le dîner, toujours assis au calme. C’est la « règle des 3 ».
Vous le faites trois jours de suite, soit 18 mesures au total, que vous regroupez sur un relevé. La moyenne des 18 mesures doit être inférieure à 135 / 85 mm Hg.
Si ce n’est pas le cas, informez votre médecin. Vous devez éviter de mesurer votre tension après un effort, une contrariété, en position debout ou si vous ressentez un malaise.

Si vous avez une hypertension connue ou dans le cadre du suivi d’une maladie cardio-vasculaire, il vous est conseillé de faire ces automesures tous les trois mois, pour bien préparer votre consultation de renouvellement d’ordonnance.

Les femmes sont concernées plus spécifiquement par l’hypertension aux trois périodes clés de leur vie hormonale : la contraception (initiation ou renouvellement), la grossesse et la ménopause.

Les contraceptions contenant des estrogènes de synthèse (forme orale, patch ou anneau vaginal) peuvent donner de l’hypertension. Ce risque d’être hypertendue avec la contraception augmente avec l’âge et le surpoids. La pression artérielle doit donc être mesurée à chaque renouvellement de contraception. En cas d’hypertension, il faudra changer le mode de contraception et surveiller la normalisation de la tension.

La pression artérielle doit être particulièrement surveillée pendant la grossesse, a minima chaque mois. Les femmes hypertendues pendant cette période risquent de le rester ensuite. Cette hypertension traduit un mauvais fonctionnement du placenta qui nourrit le fœtus. Les femmes plus à risque sont notamment les femmes en surpoids, diabétiques, âgées de plus de 35 ans, en cas de grossesses gémellaires. Les femmes hypertendues pendant leur grossesse révèlent une situation à risque cardio-vasculaire. Il faut surveiller à intervalles réguliers la pression artérielle, en particulier lors de la ménopause et suivre une hygiène de vie rigoureuse avec une alimentation peu salée.

A la ménopause, les estrogènes naturels diminuent progressivement, épaississant les parois des artères qui deviennent plus rigides. Les femmes prennent également du poids. Le risque d’être hypertendue augmente alors significativement.

L’hypertension artérielle chez la femme est ainsi un des modes de révélation d’un sur risque cardio-vasculaire. Ses conséquences sont plus sévères que chez l’homme.

L’étude Esteban en 2018 (santépubliquefrance.fr) a alerté sur le dépistage et le contrôle insuffisants de l’hypertension des femmes en France, notamment autour de la cinquantaine.

Son dépistage doit donc être renforcé dès à présent et ceci aux trois phases clés hormonales, pour une prise en charge adaptée et une prévention efficace.

 
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