Il est aujourd’hui acquis qu’un syndrome d’apnées du sommeil (SAS) sévère (index d’apnées-hypopnées (IAH) >30/heure) est un facteur de risque cardio-vasculaire majeur, en particulier d’hypertension artérielle et de troubles du rythme cardiaque. Le traiter efficacement et quotidiennement conduit à réduire voire annuler ce facteur de risque cardio-vasculaire.
L’efficacité des traitements du syndrome d’apnées du sommeil est établie en ce qui concerne la ventilation nocturne par PPC (pression positive continue) et l’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM). A cela s’ajoute l’efficacité de la perte de poids durable. D’autres traitements, lorsque le syndrome d’apnées du sommeil est modéré ou lorsque la PPC est mal tolérée sont en cours d’évaluation, notamment les traitements positionnels et la rééducation oro-maxillo-faciale.
Le choix du traitement doit faire l’objet, lors d’une consultation d’annonce, de la présentation des différentes options thérapeutiques, chacune ayant des avantages et des inconvénients. Les critères de choix du traitement par la femme et son médecin vont s’appuyer d’une part, sur la sévérité de la maladie diagnostiquée et les comorbidités de la patiente, mais aussi sur les réticences éventuelles de la femme liées aux représentations de son image avec le traitement, notamment la PPC
La pression positive continue (PPC) est le dispositif de référence pour le traitement des apnées obstructives du sommeil lorsqu’elles sont nombreuses (index apnées-hypopnées>30/heure) et/ou associées à une HTA ou une arythmie. Il s’agit d’un dispositif de ventilation nasale qui permet aux voies aériennes de rester dégagées pendant le sommeil. A ce jour, le traitement par PPC est le seul dont l’efficacité sur l’hypertension artérielle et la récidive des troubles du rythme cardiaque a fait l’objet de nombreuses études qui ont validé son efficacité remarquable, raison pour laquelle il est proposé en première intention chez la patiente hypertendue ou ayant déjà présenté un épisode d’arythmie. La mise à disposition de ce dispositif est réalisée par un prestataire de service au domicile du patient.
C’est dire l’importance, lors du diagnostic, du temps de l’annonce et des explications. Il n’y a jamais d’urgence à instaurer un traitement pour un syndrome d’apnées du sommeil, raison pour laquelle obtenir l’adhésion de la patiente au projet thérapeutique est un préalable à valider avant son instauration. Accepter la PPC pour une femme, nécessite souvent du temps afin de lever les réticences. La présence du conjoint lors de l’annonce du diagnostic est un levier qui permet un temps d’échange et d’explications sur le traitement ; cela aide souvent à une meilleure compréhension de l’importance de l’adhérence au traitement et permet d’anticiper les difficultés dans l’intimité du couple liées à l’appareillage
Vient ensuite le temps de l’accompagnement à la phase précoce de l’instauration de la PPC, réalisé conjointement par le médecin et le prestataire intervenant au domicile : ce temps est crucial car il garantit de bons résultats en termes d’utilisation et donc d’efficacité de la PPC. La patiente ayant recours à une PPC doit s’approprier son traitement, moyennant des temps d’éducation thérapeutique délivrée progressivement par le prestataire et le médecin.
L’objectif du traitement est d’améliorer les symptômes de la patiente, en particulier l’impression d’un sommeil non réparateur, les céphalées matinales et la somnolence diurne, qui régressent rapidement en quelques jours après l’instauration du traitement. Les moyens numériques, notamment les applications pour smartphones développées par les fabricants de PPC, permettent de suivre dès la première nuit d’utilisation l’efficacité de la PPC, motiver la patiente et apporter des solutions en cas de modifications de réglages à apporter.
Traitement alternatif, l’OAM est un dispositif dentaire réalisé sur mesure. Il permet de maintenir la mâchoire inférieure en position avancée pendant le sommeil, libérant ainsi le passage de l’air au niveau du pharynx. Efficace sur la correction des apnées et hypopnées survenant pendant le sommeil lorsqu’elle est portée quotidiennement, elle est proposée lorsque le niveau d’apnées du sommeil est qualifié de modéré (15 à 30/heure) et en l’absence de comorbidités cardio-vasculaires ou si la PPC n’est pas acceptée ou mal supportée. Toutefois, son efficacité sur la prévention des pathologies cardio-vasculaires associées au syndrome d’apnées du sommeil n’est pas clairement démontrée.
Les traitements positionnels, dont l’objectif est de diminuer ou supprimer la survenue des apnées en dissuadant la personne de se mettre dans la position dorsale pendant le sommeil, émergent ces dernières années. Il s’agit de dispositifs de type alarme vibratoire lorsque la personne se trouve en position dorsale ou des dispositifs « mécanique » tels qu’oreillers spécialement conçus ou sacs à dos semi‐rigides, gênant la position dorsale. Ces traitements sont proposés lorsque le syndrome d’apnée obstructive du sommeil est positionnel, c’est-à-dire quand les apnées sont présentes essentiellement en position dorsale.
La stratégie thérapeutique sera donc personnalisée selon plusieurs éléments : sévérité du syndrome d’apnées du sommeil, comorbidités cardio-vasculaires, importance du surpoids, retentissement clinique et acceptation du traitement. Elle évoluera au fil du suivi. Ainsi, une patiente hypertendue, en surpoids et dont l’IAH est élevé se verra proposer initialement une PPC ; avec le temps, et en cas de perte de poids, et si la sévérité du syndrome d’apnées du sommeil diminue, elle pourra choisir d’opter pour une orthèse d’avancée mandibulaire ou un traitement positionnel.
Agir pour le Cœur des femmes souligne l’importance de prendre le temps de bien interroger les femmes en consultation, de les informer sur les symptômes parfois atypiques des apnées, de dédramatiser la situation et de bien expliquer les avantages du traitement quand il est nécessaire ! Car l’apnée du sommeil est une vraie situation à risque cardio-vasculaire et métabolique émergente encore méconnue et insuffisamment dépistée chez la femme. Alors parlez-en autour de vous, écoutez-vous et faites-vous dépister si vous présentez des symptômes évocateurs d’apnée du sommeil.
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