En pratique ; il faut distinguer :
- Le syndrome climatérique associant les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les troubles du sommeil ou de l’humeur, les douleurs articulaires ou musculaires, la sécheresse vaginale rendant les rapports douloureux…
- des pathologies sur le plus long terme comme par exemple l’augmentation du risque cardiovasculaire et une fragilité osseuse appelée ostéoporose
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) peut être indiqué chez certaines femmes souffrant de manifestations parfois invalidantes après s’être assuré de l’absence de contre-indications (voir fiche contre-indications)
L’hormone clé du THM est l’estradiol car toutes les conséquences énumérées ci-dessus sont liées à son déficit. La mise en route du traitement à base d’estradiol permet rapidement d’apaiser les symptômes vasomoteurs (bouffées de chaleur et sueurs nocturnes) mais aussi de contrecarrer les autres effets néfastes de la carence hormonale. Son rôle est essentiel pour lutter, en particulier, contre la perte osseuse avec un effet préventif important pour réduire l’ostéoporose et les fractures osseuses.
Cependant, l’estrogénothérapie doit être obligatoirement associée à la progestérone pour éviter les risques de maladies au niveau de la muqueuse utérine. En effet, les estrogènes utilisés sans la progestérone augmentent la taille de cette muqueuse ce qui peut avoir de graves conséquences. La progestérone ou les progestatifs contrebalance localement cette action.
Le THM associe donc le plus souvent un estrogène administré par voie cutanée (gel ou patch) ou orale (comprimé) à une molécule progestative, le plus souvent une progestérone naturelle par voie orale ou vaginale. Ainsi, seules les femmes ayant subi une ablation de l’utérus (hystérectomie) peuvent bénéficier d’un traitement estrogénique seul.
Quelle durée d’utilisation ? Ce traitement « magique » pour certaines femmes a fait cependant l’objet de nombreuses controverses du fait des risques potentiels qui lui sont attribués. En effet, le THM augmente le risque de certains cancers comme celui du sein ou de l’ovaire mais il en diminue d’autres comme celui du colon, de l’œsophage du pancréas par exemple. Ces risques de cancers restent néanmoins faibles et dans les études publiées n’est significatif que pour de longues durées de traitement. Aussi, les recommandations actuelles des sociétés savantes internationales proposent des traitements de courtes durées régulièrement réévalués avec chaque femme. Ce traitement a des avantages lorsqu’il est utilisé avec certaines règles. Ainsi, une prescription relativement rapidement après la ménopause (moins de 10 ans après son début) chez des femmes « jeunes » moins de 60 ans est associé à une réduction significative de la mortalité toutes causes et du risque d’infarctus du myocarde.
Le THM est donc une thérapeutique très efficace et bien tolérée si les respects des contre-indications et des précautions d’emploi et l’information éclairée de la femme sont bien effectuées. La décision de l’initier puis de le poursuivre dépend donc, pour chaque femme, de l’évaluation de la balance entre les bénéfices attendus et les risques potentiels qui varient d’une patiente à l’autre mais également au fil des années pour la même femme.
L’utilisation d’un THM repose donc sur des règles strictes de prescription et une surveillance au minimum annuelle qui permet de vérifier sa bonne tolérance et la nécessité de le poursuivre.
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